jeudi 15 mars 2012

5. Le pardon.




le terme « pardon » est empreinté, à une dynamique humaine. L’homme faute envers son prochain, il lui cause du tort, des soucis ou toutes sortes de problèmes. Il prend conscience de son erreur et il demande à son ami de bien vouloir lui pardonner. Son ami en fonction du tort qui lui a été causé ainsi que de son âme gracieuse, acceptera les excuses et effacera cet épisode de son souvenir, ou bien  refusera.

Dans le dynamique « humain-divin » l’homme ne cause aucun mal à Dieu à travers ses actes. Même si le terme le plus juste pour définir ce qui se passe est le « pardon » il faut le mettre dans un contexte bien précis pour pouvoir le saisir correctement. C’est ce que nous allons tenter de faire ici.

Récapitulation du précédent chapitre.


Ce thème vient en continuation du chapitre précédent, La définition du pardon étant étroitement combinée à celle du péché. Pour cela, il me semble nécessaire de récapituler l’idée principale du chapitre précédent et d’y rajouter, ici et la, des éléments particulièrement nécessaires à nos propos.

L’homme n’est pas sur terre pour parfaire ses actes, mais pour parfaire son être et son âme. La dimension de l’acte permet à l’homme d’évaluer son état d’âme. La connexion « humain-divin » se déroule dans une dimension spirituelle, même si elle s’active à travers le monde de l’acte.

Le péché comme signal révélateur.


Le péché, ne vient pas résilier la connexion « humain-divin » ou l’invalider, il ne vient qu’illustrer dans le monde physique la non-existence de cette connexion. Deux personnes qui souhaitent perpétrer un acte immoral. Le premier est paralysé, il ne peut accomplir son dessein. Le second actualise son désir, sans souci aucun. Aux yeux des hommes le premier garde son statu respectable et le second est devenu méprisable. Leur liaison avec le divin peut être la même. Le premier, qui n’a pas vu son état spirituel se concrétiser dans l’acte, n’est pas moins loin du divin que le second qui par des avantages techniques voit projeté son état spirituel, dans le monde de l’acte[1].

Nous avons jusqu’ici montré que la place principale du péché, n’est pas tant dans la dimension de l’acte mais surtout dans celle de l’intention, ou plus précisément celle de l’être. 

Si le péché évolue sur ces deux paliers, automatiquement le pardon lui aussi trouvera sa place dans chacun de ces paliers.

Que nous enseigne la bible sur le repentir et le pardon ?

Le présupposé chrétien est, grosso modo, qu’il n’existe de pardon sans sacrifice. Le temple étant détruit, nous devons donc inévitablement conclure que Jésus fut le sacrifice global pour l’ensemble de l’humanité.

Cette hypothèse est séduisante. Elle implique qu’en « croyant » en Jésus, les fautes perpétrées dans le passé, au présent et dans le future sont déjà absout, Offrant à l’homme une certaine liberté comportementale non-négligeable.

Un seul problème, cette hypothèse n’est autre que le produit d’esprits fantaisistes. Même Jésus, au dire des évangiles, n’est pas en accord avec ce dogme imaginaire. Voici un épisode des évangiles de mathieu au chapitre 19 (16-20) :

« Et voici, quelqu’un s’approchant, lui dit : Maître, quel bien ferai-je pour avoir la vie éternelle ? Et il lui dit : Pourquoi m’interroges-tu touchant ce qui est bon ? Un seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus dit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage, honore ton père et ta mère et, tu aimeras ton prochain comme toi-même[2]. »

Pourquoi Jésus répond qu’il faut accomplir les commandements pour être parfait ? Alors qu’en fait, le christianisme enseigne qu’il n’est possible d’approcher le père qu’à travers le sang du fils ?

Pourquoi quand les prophètes incitent les enfants d’Israël à retourner vers Dieu, il accentue toujours le devoir d’améliorer le comportement, et jamais, jamais, ne propose l’alternative de la foi ?

Je voudrai intensifier ce dernier argument avec les propos du prophète Malachie. Malachie fut le dernier prophète jusqu’au retour du messie. Sa prophétie se déroule quelques trois cent cinquante ans avant la naissance de Jésus. Je cite ici les deux derniers versets de sa prophétie, les versets avec lesquels la prophétie fait ses au-revoirs aux enfant d’Israël voici les dernières paroles de Dieu à travers le prophète :

« Malachie chapitre 3 (22-23)  souvenez-vous la loi de Moise, mon serviteur, à travers qui j’ai ordonné à Horeb (Sinaï) aux enfants d’Israël, des lois et des préceptes. Voici je vais vous envoyer Elia le prophète avant le jour de l’Eternel, grand et redoutable… »

Soyons objectif ! Pourquoi Dieu dans son dernier message ne parle que de la loi mosaïque, qui selon le christianisme va être « abolie » ou remplacée trois cent ans plus tard, par la foi. Cette  foi qui est sensée accompagné et protégé l’homme durant deux milénaires, elle, est ignorée dans ces instants si cruciaux !! La conclusion devrait être limpide !

Etonnant !

Quand on tente de superposer ou d’insérer l’idée du pardon à la bible, on se trouve face à la plus grande stupidité. Dieu ordonne aux enfants de Jacob d’accomplir les commandements et les punit sévèrement de toutes digressions. Comme nous voyons dans le Deutéronome chapitre 30 :

« Si tu ne prends pas garde à faire toutes les paroles de cette loi, qui sont écrites dans ce livre, pour craindre ce nom glorieux et terrible de l’Éternel, ton Dieu : alors l’Éternel rendra extraordinaires tes plaies et les plaies de ta semence, [te frappant] de plaies grandes et opiniâtres, de maladies mauvaises et opiniâtres  et il fera retourner sur toi tous les maux de l’Égypte, dont tu as peur, et ils s’attacheront à toi. L’Éternel fera venir aussi sur toi toutes les maladies et toutes les plaies qui ne sont pas écrites dans le livre de cette loi, jusqu’à ce que tu sois détruit… »

Hors n’oublions pas, que la loi mosaïque, aux dires des évangiles est inaccessible au mortel comme l’écrit Paul de Tarse dans l’Epître aux romains chapitre 3 (19-20) :

« Or nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu. C’est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par des oeuvres de loi, car par [la] loi est la connaissance du péché. »

Pourquoi le peuple juif, le fils aîné de l’Eternel (exode 4 : 22), la fiancée(Osée 2 : 21) l’épouse (osée) bien-aimé (cantique des cantiques 6), est soumis à des règles qu’il ne peut pas accomplir[3] et la transgression de ces lois lui cause des malédictions ?


[1] Ce raisonnement est correct quand on analyse un acte isolé. De façon générale, d’autre paramètre sont à tenir en compte. Par exemple celui que Dieu n’offre pas la possibilité au premier de projeter sa volonté dans le monde physique, montre une certaine forme de proximité que le second n’a pas. 
[2] Il est notable que les auteurs des évangiles n’ont mentionné que des lois de relation humaine. Ils ont omit les lois du chabbath pourtant inscrite au même titre sur les tables de la loi et à en croire les dires des évangiles « respectées » par Jésus (sauf en cas de force majeur) (cf Mathieu début du chapitre 12)
[3] Le dogme chrétien considère que ces lois n’existaient que pour montrer justement la faillibilité humaine comme cité dans l’Epître aux romains. Cette idée est absolument ridicule ! N’est ce pas Dieu qui créa l’homme avec ses faiblesses ? N’est ce pas vicieux de rendre coupable l’homme pour des actes desquels il ne peut être responsable ?

6. Le sacrifice dans le judaïsme.



Même si la place qu’occupe le sacrifice dans la bible est considérable, le sacrifice expiatoire, est loin d’être à la première place. Tout d’abord, il ne s’applique qu’à la faute commise involontairement. La peronne ayant transgressée volontairement une loi de la tora, ne peu pas utiliser la voie du sacrifice comme moyen de pardon. Comment alors atteint-il le pardon ? c’est ce que nous allons voir.

Ce repentir, c’est réaliser l’écart qui existe entre moi et le divin et le diminuer...

Je voudrais demander à mais lecteur d’entrevoir une lecture objective des quelques versets que nous allons apporter.

Puisque l’homme est naturellement fauteur, et que la faute éloigne l’homme de Dieu, il est évident que la Tora doit offrir une solution de « récupération » voici donc la parole de Dieu, à ce propos, dans le livre des  Nombres au chapitre 5 (6-7).

« Dieu dit à Moise… Parle aux fils d’Israël : Si un homme ou une femme a commis quelqu’un de tous les péchés de l’homme, en commettant une infidélité envers l’Éternel, et que cette âme-là se soit rendue coupable, ils confesseront leur péché qu’ils ont commis ; et le coupable restituera en principal ce en quoi il s’est rendu coupable, et il y ajoutera un cinquième, et le donnera à celui envers qui il s’est rendu coupable. »

Nous voyons ici l’idée de confession. Le verset ne nous indique pas à qui l’homme doit se confesser, mais il est évident que l’on se confesse à l’Eternel, puisque l’infidélité a été commise envers l’Eternel.

Voici aussi les parole de la bible dans le livre du deutéronome au chapitre 4 (30-31) :

« Dans ta détresse, et lorsque toutes ces choses t’auront atteint, à la fin des jours, tu retourneras à l’Éternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix. Car l’Éternel, ton Dieu, est un Dieu miséricordieux, il ne t’abandonnera pas et ne te détruira pas et il n’oubliera pas l’alliance de tes pères, qu’il leur a jurée. »

je conclurai sur le passage qui me semble le plus poignant dans le livre du deutéronome chapitre 30  (11-16) :

« Car ce commandement que je te commande aujourd’hui, n’est pas trop merveilleux pour toi, et il n’est pas éloigné. Il n’est pas dans les cieux, pour que tu dises : Qui montera pour nous dans les cieux, et le prendra pour nous, et nous le fera entendre, afin que nous le pratiquions ? Et il n’est pas au-delà de la mer, pour que tu dises : Qui passera pour nous au-delà de la mer, et le prendra pour nous, et nous le fera entendre, afin que nous le pratiquions ? Car la parole est très près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la pratiquer. Regarde, j’ai mis aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, et la mort et le malheur, en ce que je te commande aujourd’hui d’aimer l’Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, de garder ses commandements et ses statuts et ses ordonnances, afin que tu vives. »

Nous voyons combien Dieu insiste que l’accomplissement des commandements divins n’est pas chose utopique (dans le ciel ou derrière les mers) mais dépend de la volonté de l’homme. Même si l’homme a un mauvais penchant qui l’induit à fauter, la noblesse de son âme peut dépasser ses passions.

Mais ce n’est pas seulement ce qui est écrit dans les textes bibliques qui interpelle mais aussi ce qui n’est pas écrit !  prenons les parole du prophète Ezechiel chapitre 18 ( ) :

« ki im bechouvo… »

Osée (6 6)



Il  ressort de ces quelques versets, que le repentir consiste en un retour vers Dieu. En une prise de conscience de l’écart existant entre moi et le divin. Cette prise de conscience à entre autre pour conséquence une rectification comportementale, mais l’objectif est bien plus subtil. Il s’agit de percevoir correctement la place du divin dans la vie. Cet objectif n’est atteint qu’à travers un travail personnel, une introspection prolongé, profonde et sincère.

Ce travail sur soi pré-existe à la faute. Car comme nous l’avons dit, l’homme vit sur terre pour affermir sa connexion avec Dieu. C’est la le but de sa vie. Et ce but devant être accompli dans un monde physique doit tenir compte des paramètres sociaux environnants. Etablir cet équilibre est un travail d’artiste qui promet satisfaction et bonheur ici bas et la-bas.

Et la place du sacrifice expiatoire alors?

Ici encore, l’église suppose que le sacrifice est une alternative au repentir. Considérant l’homme comme une victime des forces du mal, l’homme est voué à fauter et n’a donc pas la possibilité d’être gracié par le repentir. L'unique option restante est celle du sacrifice. Cette vision des choses provient d’une conception erronée de la définition de la faute et du pardon. Voici donc la vision juive traditionnelle sur le sujet.

Quand l’homme réussi à se reconnecter convenablement avec le divin, il lui sera possible de corriger aussi la dimension physique qui a été taché par son action[1], afin de redonner à ses actes toutes leurs amplitudes. Et c’est là, la fonction du sacrifice. Il n’est envisageable que lorsque la dimension spirituelle de l’homme à déjà retrouvé sa condition conforme. Il ne vient pas connecté la dimension humaine à celle du divin, il vient raccorder la dimension matérielle de l’homme, à sa dimension spirituelle.

Le sacrifice n’est donc pas une autre alternative au repentir. Il est complémentaire.


[1] C’est à dire que de la même manière que les dimensions spirituelles créent des inductions dans le monde matériel, l’acte de l’homme aussi a des répercutions sur les mondes spirituels, à condition qu’il soit correctement connecté. La transgression, cause une déconnexion entre les deux dimensions le sacrifice, quand il est necessaire, vient arranger la connxion.

7. Miracles.




Présentation du problème.

Les évangiles nous racontent combien la vie de Jésus est parsemée de prodiges. Jésus lui-même, est un « faiseur de miracles » Les actes des apôtres relatent tout les évènements miraculeux, traversé par les disciples et tous les dons miraculeux qui se voient être les leurs.

Comment un juif sincère et objectif peut-il rester impassible à cela ? Pourquoi de tels éléments ne sont-ils pas suffisant pour provoquer la foi en Jésus ? Pourquoi les juifs, pharisiens ou non, témoins oculaires de ces prodiges n’acceptaient pas la foi ?

Même si les miracles offrent matière à réflexion, ils ne peuvent pas nous guider vers la vérité. Car des religions désirantes l’exclusivité  proclament avoir accompli différents miracles.

Au niveau historique, une religion qui se respecte, insistera sur des prodiges ayant été accomplis par le « héros » et d’ailleurs c’est par ce biais, que la population environnante accepte la religion.

La valeur du miracle dans les évangiles.

Cela est d’ailleurs le cas pour les évangiles, les miracles sont la raison d’être et le socle de la foi. Dans l’évangile de Jean chapitre second on peut lire : «  Hommes israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, homme approuvé de Dieu auprès de vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous-mêmes vous le savez ».

Aussi, l’incrédulité est reprochée, parce qu’en présence du miracle, on doit croire comme le montre l’évangile de Matthieu chapitre 11 verset 20 : « Alors il commença à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été fait, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties [1]» 

Au niveau individuel, beaucoup de personnes proclament avoir été sauvé, certain d’une tumeur et d’autre d’un accident, en implorant leurs Dieux. Pour pouvoir valider ce type de témoignage, il faudrait faire appelle à des lois de statistique, mais l’individu qui se voit délivré de ses douleurs, se tourne naturellement et aveuglément, vers le Dieu qu’il a imploré. D’autre simplement disent adhérer à une foi par l’expérience d’une révélation personnelle. Ici aussi il faudrait connaître certains détails de cette révélation (l’état de santé et de sobriété de la personne qui témoigne cette expérience, était-il en détresse, en grande joie, quelle relation intime avait-il avec la religion avant sa révélation ?). Des tests ont été accomplis et certains sont positifs, cela, dans différentes religions exclusives !

C’est dire que vouloir démontrer que Jésus est Dieu parce qu’il a accompli miracles et prodiges est une technique qui ne fonctionne qu’en système fermé. Des que nous savons que le miracle n’appartient pas au détenteur de la vérité, on se retrouve à la case départ.

L’opinion juive sur les miracles.

Que nous enseigne la bible juive à propos des miracles ? Le surnaturel existe t-il ou n’y a t-il la, qu’un tour de passe-passe ? L’idée de miracle est largement développée dans l’épisode de Moise dans le palais de pharaon :

Exode chapitre 7 verset 8-13 : « Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : Quand le Pharaon vous parlera, en disant : Montrez pour vous un miracle, tu diras à Aaron : Prends ton bâton, et jette-la devant le Pharaon : elle deviendra un serpent. Et Moïse et Aaron vinrent vers le Pharaon, et firent ainsi, selon que l’Éternel avait commandé. Et Aaron jeta son bâton devant le Pharaon et devant ses serviteurs, et elle devint un serpent. Et le Pharaon appela aussi les sages et les magiciens ; et eux aussi, les devins d’Égypte, firent ainsi par leurs enchantements : ils jetèrent chacun son bâton, et elles devinrent des serpents. Mais la verge d’Aaron engloutit leurs bâtons. Et le cœur du Pharaon s’endurcit, et il ne les écouta point, comme avait dit l’Éternel.

La Tora nous informe, que la magie et les miracles ne valident pas une idéologie. Quel est alors le comportement à avoir vis-à-vis du « faiseur de miracle » ? voici un autre passage de la bible à ce sujet :

Deutéronome chapitre 18 (verset 9-11) «  Quand tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras pas à faire selon les abominations de ces nations : il ne se trouvera au milieu de toi personne qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, ni devin qui se mêle de divination, ni pronostiqueur, ni enchanteur, ni magicien, ni sorcier ni personne qui consulte les esprits, ni diseurs de bonne aventure, ni personne qui interroge les morts… » « …car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et à cause de ces abominations l’Éternel, ton Dieu, les dépossède devant toi. Tu seras parfait avec l’Éternel, ton Dieu ».

Il ressort assez clairement de ce texte, que la magie et la sorcellerie sont des concepts bien réels qui permettent à l’homme d’accomplir certains prodiges et de  prédire le future. De même, il existe une pratique qui permet de recueillir des informations en dialoguant avec les morts, en utilisant certains procédés occultes. Dieu ne nous interdit pas d’utiliser de telles méthodes parce qu’elles ne fonctionnent pas, mais parce que « cela est abomination ».

Est-ce que tous les faiseurs de miracles sont alors à blâmer ? Non ! Mais leurs prodiges ne sont pas un certificat qui valide leur parole. Analysons un second passage du Deutéronome :

Chapitre 13 (verset 1-3) : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur de songes, et qu’il te donne un signe ou un Miracle et que le signe ou le miracle dont il t’avait parlé arrive lorsqu’il disait : Allons après d’autres dieux, [des dieux] que tu n’as point connu, et servons-les, tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur de songes… »

Pourtant ce prophète a effectué un miracle le signe qu’il a prophétisé s’est accompli, alors pourquoi ne pas le suivre ? Parce qu’il y a des moyens occultes qui permettent de produire des miracles. Le test d’authenticité de la personne, même s’il nécessite « un » miracle au départ, s’effectue d’une toute autre manière. Et si le prophète ne réussis pas le test, la multiplication de miracles n’y peut rien y rajouter. C’est certainement, pourquoi les juifs pieux (même selon l’histoire des évangiles) n’étaient pas crédules comme il est dit dans l’évangile de Jean (12 37)  « Et quoiqu’il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne crurent pas en lui ».

Mais alors, pourquoi Dieu laisse t-il des forces occultes aux mains d’hommes qui les utilisent pour tromper leurs prochains ? Cette question est répondu explicitement, juste à la suite du texte ramené plus haut : 

« …Tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur de songes, car l’Éternel votre Dieu vous éprouve, pour savoir si vous aimez l’Éternel votre Dieu, de tout  votre cœur et de toute votre âme. Vous marcherez après l’Éternel votre Dieu ; et vous le craindrez, et vous garderez ses commandements, et vous écouterez sa voix, et vous le servirez, et vous vous attacherez à lui. »

Ces versets nous enseignent, que Dieu laisse ces forces occulte agir dans la nature pour créer un équilibre entre le bien et le mal. Ainsi, il procure à l’homme le mérite de résister à la tentation et la possibilité de tomber.  

Le texte des évangiles ne s’accorde pas avec la bible.

On trouve dans l’évangile de Jean chapitre 9 verset 29-31 quand un groupe de juif discute ensemble :

« Pour nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais, pour celui-ci (jésus), nous ne savons d’où il est. »

Les pharisiens expliquent que nous croyons à Moise, non pas parce qu’il a fait des miracles mais parce que nous l’avons vu parler à Dieu ! C’est l’expérience sinaïque exclusivement qui donne valeur à toutes les paroles de la tora. Alors que Jésus, nous ne l’avons pas vu parler avec Dieu, nous n’avons donc aucune preuve de l’authenticité de ses paroles et de son identité.

A cela l’autre juif répond :

 « L’homme répondit et leur dit : En ceci pourtant il y a une chose étrange, que vous ne sachiez pas d’où il est, et il a ouvert mes yeux. Or, nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs ; mais si quelqu’un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’écoute ».

A la lumière des éléments étudié préalablement, nous comprenons que ce juif n’est pas très lettré. Il a d’ailleurs d’excellentes circonstances atténuantes, étant jusqu’à présent, aveugle. Il ne connaît donc pas les textes de la bible, que nous avons rapporté précédemment. De plus ayant vu sur sa chair l’accomplissement d’un miracle, il se trouve devant une épreuve de taille. Cependant, une personne extérieure, dénué de tout affect, s’apercevra que les phrase « Comment un homme pécheur peut-il faire de tel miracle ? » et « hors, nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs…» induit que tout miracle provient de Dieu. Hors nous avons montré que la bible (deutéronome ch13) affirme explicitement le contraire. Dieu nous averti qu’en tout tempst il existera des personnes qui utiliseront des procédés occultes qui ne viennent pas de Dieu[2], et Dieu n’interfère pas dans cette démarche. Pourquoi ? Pour  éprouver l’homme, « pour savoir si vous aimez l’Éternel votre Dieu, de tout  votre cœur et de toute votre âme ».


Pour donner un aspect complet à ce chapitre, il est nécessaire de faire remarquer que rien d’officiel (à part l’église) nous prouve que ces miracles ont eu lieu. Ce chapitre a été écrit dans l’hypothèse qu’ils ont eu lieu. Hypothèse, qui à mon sens reste plausible.


[1] Ce verset est en contradiction avec celui du chapitre 13 verset 58 « Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité » mais là n’est pas notre propos.

[2] Une rectification est ici nécessaire. Il ne s’agit pas de Dire que ces prodiges ne sont pas contrôlés et acceptés par Dieu. Tout fait, dans le monde, s’il se passe, à l’accord divin de survenir. Cette phrase veut juste dire que certains prodiges prennent leur source dans la pureté d’autre dans l’impureté.

8. « Qui a donc écrit les évangiles ? »



Avant propos.

Ma plume présentait de la résistance à rédiger ce chapitre. J’y ai longuement réfléchi. Je ne souhaite pas étaler les raisons de mes hésitations. Il serait cependant infidèle de ne pas dire le motif de ma décision. J’ai entrepris la rédaction de ce livre en tant que bibliste et talmudiste. Certains éléments des textes des évangiles sont perçus sous un angle différent, à la lumière d’une étude prolongé de l’ancien testament. Je souhaite présenter à mes lecteurs une « possibilité » de lecture, qui permet de comprendre le motif de la rédaction des évangiles et des nombreux concepts qui y sont contenus.

Ce n’est pas dans le but de blesser mais de soigner que j’entreprends ce travail. Ce n’est pas dans le but de convaincre mais d’offrir matière à réfléchir. Je prie chacun des lecteurs de m’excuser s’ils trouvent la lecture de ces passages douloureuse.

introduction

Nombreux écrits exégétiques ont vu le jour depuis la rédaction du « nouveau testament ». Certains de nature philosophique, d’autres, de nature pédagogiques. Tous ces écrits, mettent en valeur les évangiles en tant que textes littéraires. A ce titre, tout autant de livres ont été publiés pour commenter et interpréter la mythologie grec ou le coran, qui a titre littéraire méritent le respect. Ces écrits ne sont donc en rien un témoignage d’authenticité du contenu des évangiles.

Je voudrais proposer aux lecteurs, une probabilité quant à la rédaction des évangiles à la lumière de l’étude de la bible et du talmud. J’introduirai mes propos en mettant en relief deux grandes idées : « la place magistrale des pharisiens » et « prophétie ‘résolu’ par Jésus »

Rédaction différée.

Les évangiles ont été rédigés par différentes communautés qui se sont transmis oralement le message des apôtres ainsi que des paroles et  parabole attribué à Jésus. L’évangile de Matthieu n’est pas l’œuvre d’une personne mais d’une communauté. D’ailleurs nous n’avons pas d’information particulière sur la personne de Matthieu, sur sa famille, ou même juste sur sa communauté. Le texte n’est pas signé, et Matthieu n’est en fait, qu’une forme de pseudonyme représentant une communauté.

Même si la date de la rédaction des évangiles est sujette à débat, tout le monde s’accorde qu’elle n’a pas eu lieu immédiatement. Les quelques années suivantes aux événements donnaient le temps à ses communautés de faire évoluer le texte en quantité et en qualité. D’y rajouter des notions qui seront plus tard les piliers centraux de la nouvelle religion. Le texte qui finalement se figea est un montage de plusieurs rédaction à différentes époques.
  
Au départ, la tradition orale du christianisme n’avait pour but que de se démarquer du courant traditionnel du judaïsme, pour se distinguer en tant que judaïsme messianique. Ce procédé n’ayant pas suffit pour attirer assez d’adepte, il devenait donc indispensable d’y adjoindre des notions qui seraient profitables au recrutement. Dans la première partie, nous allons nous concentrer sur la façon avec laquelle ces communautés, à travers les textes de l’évangile, va juste ce démarquer du reste du peuple juif.

La place magistrale des pharisiens 

Tout au long des évangiles, on trouve un dédain particulier pour les pharisiens. Ils sont insultés au moins dix fois de n’être que des hypocrites (considérant que l’évangile de Luc et celui de Matthieu soit la reprise de celui de Marc).  L’évangile de Jean (12 ; 43) rapporte à leurs propos « car ils ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu. ». Matthieu chapitre 23 n’y va pas de mains mortes, en voici quelques bribes : « mais ne faites pas selon leurs oeuvres, car ils disent et ne font pas … mais eux, ils ne veulent pas remuer de leur doigt… ils font toutes leurs oeuvres pour être vus des hommes… ils aiment la première place dans les repas et les premiers sièges dans les synagogues… les salutations dans les places publiques. » « Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous fermez le royaume des cieux devant les hommes. Car vous n’entrez pas vous-mêmes, ni ne permettez à ceux qui entrent, d’entrer. » pour finir en beauté : «  Serpents, race de vipères ! »

Pourtant d’un autre coté, les auteurs des évangiles sont catégoriques :  Matthieu chapitre 23 nous dit au nom de Jésus lui-même : « Les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse. Toutes les choses qu’ils vous diront, faites-les et observez-les… »

Comment comprendre cette double identité ? D’un coté, ils ne sont qu’une race de serpent, hypocrites et aveugles et d’un autre coté, ils sont assis dans la chaire de Moise et en sont la seule référence authentique en matière de loi[1]?

Proposition.

Les auteurs des évangiles s’adressent, pour l’instant,  exclusivement à des juifs. Ils tentent de « convertir » un peuple à une nouvelle religion, le « judaïsme messianique » une forme primitive de Juifs pour Jésus (sans l’aspect trinitaire). Seulement, le peuple, aussi éloigné soit-il de l’étude de la loi et de sa pratique, sait, qu’une élite spirituelle existe et qu’elle gère la transmission orale des lois, de génération en génération. Remettre en cause la suprématie intellectuelle de cette communauté n’est donc pas envisageable. Hors cette communauté, qui  en l’occurrence est celle les pharisiens, rejette totalement l’idée que Jésus soit le messie (pour des raisons qui dépassent nos propos dans ce chapitre) les auteurs des évangiles vont devoir d’un coté accepter la supériorité intellectuelle des pharisiens pour rester crédibles, ils vont donc faire dire à Jésus (peut-importe s’il l’a dit ou pas) que « Les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse. » Mais d’un autre coté les auteurs veulent bien-entendu déshériter les pharisiens de cette chaire, pour cela un tissu d’insulte fera l’affaire. La communauté pharisienne avait certainement certaines polémiques internes certains trouble-faits, certaines dérives. Les auteurs en ont profité pour dépeindre l’ensemble des pharisiens comme une race de vipère, qui ferme la porte du ciel.

Ce concept reste nécessaire jusqu’à aujourd’hui pour éloigner les juifs de la religion de leurs ancêtres. Sans ce dénigrement constant et assidu des savants du talmud, et du contenu talmudique, un juif, à l’étude objective des textes du talmud, s’apercevrait que le raisonnement chrétien ne peut convaincre que des convaincus. Je vous invite, cher lecteur à lire le chapitre « le talmud »

Bien évidemment pour accentuer cette double prise de position vis-à-vis des pharisiens, les évangiles mettrons en valeur « Jaques le sceptique » qui s’est converti et Paul un pharisien (au dire des évangiles) qui lui aussi s’est converti[2].



Prophéties résolues.

En racontant les tribulations de Jésus depuis sa naissance jusqu’à sa mort, les auteurs des évangiles ramènent sans cesse des versets de la bible (ancien testament) à l’appui. Cependant, un bibliste féru sera choqué de voir combien les versets cités sont, soit sorti de son contexte, soit vague, soit modifié, soit tout simplement inexistant. Voici un exemple pour chaque type d’erreurs :

Hors contexte

Matthieu chapitre premier : Or tout cela arriva, afin que fût accompli ce que le Seigneur a dit par le prophète, disant «Voici, la vierge[3] sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel» (Ésaïe 7:14).

Il est pourtant clair, qu’il s’agit d’un signe entre Dieu et le roi A’haz que la promesse d’Isaïe (à propos de remporter une  bataille) s’accomplira. Ce signe était qu’il verra un enfant naître de la jeune femme et qu’elle l’appellera Emmanuel ! Cet épisode à lieu au moins six siècles (!!!) Avant la naissance de Jésus. Comment ce « signe » que A’haz n’aurait donc jamais vu pourrait-il  apaiser ses doutes ?

De plus une lecture scrupuleuse du textes en hébreu montre qu’il s’agit d’une femme bien précise, à l’époque du roi Ahaz…

Modification du texte original. 


D’autre fois, les auteurs vont remplacer des mots du texte original par d’autres changeant ainsi le sens du texte. En voici un bel exemple :

Epître aux hébreux 10 (5-7) « C’est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : «Tu n’as pas voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps. 6 Tu n’as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché ; 7 alors j’ai dit : Voici, je viens, — il est écrit de moi dans le rouleau du livre pour faire, ô Dieu, ta volonté»

Ces phrases reprennent des versets des psaumes (40:6-8), comme annoté dans les nouveaux testaments commentés. Mais ces versets dans les psaumes ne mentionnent pas l’idée de formation d’un « corps » faisant référence à Jésus, mais une idée bien au contraire antichrétienne. Ces psaumes viennent enseigner que ce n’est pas le sacrifice qui expie les fautes mais la repentance [4] !

Insuffisance de preuves.

Un autre problème quand les évangiles rapportent une prophétie et la considère résolu. Car même s’il s’agit d’une prophétie messianique, elle n’indique en rien que Jésus en soi le réalisateur. En voici un exemple :

Matthieu second Chapitre. (Vers 4-6) « Et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et scribes du peuple, il s’enquit d’eux où le Christ devait naître. Et ils lui dirent : À Bethlehem de Judée ; car il est ainsi écrit par le prophète : «Et toi, Bethlehem, terre de Juda, tu n’es nullement la plus petite parmi les gouverneurs de Juda, car de toi sortira un conducteur qui paîtra mon peuple Israël» [Michée 5:2]

Ce passage est unanimement de nature prophétique. Il fait référence au roi David, qui vient de Bethlehem  comme mentionné dans Samuel premier chapitre 17. aussi le texte hébreu dit juste le contraire que celui de Matthieu « Et toi, Bethlehem, terre de Juda, tu es petite pour être parmi les gouverneurs de Juda » pourquoi les auteurs des évangiles ont-ils eu besoin de modifier ce texte ? Car selon l’opinion chrétien, il fait référence à Jésus, et donc ne supporte pas la lecture originale. En quoi la taille de Bethlehem devrait être prise en considération pour savoir si elle peut produire un roi pour Juda !?

La loi Orale juive nous enseigne que Michée fait ici référence au problème qui a failli rendre David inapte au royaume : Son ascendance à Ruth la moabite. Le fait qu’il descende d’une moabite lui imputait une certaine faiblesse spirituelle qui le rendait incompétent. « toi, Bethlehem, terre de Juda, tu es petite (tu sembles être trop faible) pour être parmi les gouverneurs de Juda et pourtant…» 

Cette modification du texte en dit long sur les auteurs des évangiles…

Prophétie non-existante.

Nous trouvons dans l’évangile de Matthieu (2 23) la phrase suivante : « et il alla et habita dans une ville appelée Nazareth  en sorte que fût accompli ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen ». 

Cette prophétie n’est mentionnée par aucun prophète ! Elle est, toute simplement, sortie du néant. Les apologistes restent interdit devant ce problème. Certaines propositions furent avancées, mais rien d’honorable.

Conclusion.

Cette secte juive, uniquement juive, n’use pas des textes bibliques conformément à sa lettre. Il serait incorrect d’imaginer que les auteurs connaissaient si peu le contexte. Il avait donc un objectif particulier, mais lequel ?

Que penser des auteurs des évangiles ?

L’opinion publique non-chrétienne, ne fait pas de louanges des auteurs du nouveau testament. Inventer une histoire pour salir une religion et mettre en place une fausse, n’est pas une œuvre louable.

Personnellement, et cela n’implique que moi, Il me semble que la démarche n’était pas si dégradante et malhonnête. Il faut cependant pour l’apprécier remettre les choses dans leur contexte historique.

Le judaïsme unique religion monothéiste attire énormément les peuples environnants qui sont pratiquement tous, polythéistes. Mais les conditions nécessaires pour y adhérer exigent une ténacité particulière[5]. Nombreux sont ceux qui ont essayé et n’ont pu persévérer.  Dans ce décor, Jésus (en temps que personnage réel ou mythique) fait une scission dans le peuple en se proclamant être le messie. Une minorité de juif le suivent. Pour des raisons évidentes, la flamme ne prend pas et la secte est en voie de perdition. Paul, voyant qu’il n’y a pas assez de juifs pour faire flamber le feu, ouvre la porte de ce judaïsme aux païens. 

Dès lors, ayant pris conscience qu’il ne s’agissait plus de messianisme mais d’une autre religion, beaucoup de juifs se sont retirés, laissant leur place aux païens ayant épousés la nouvelle religion. Ces païens, transformés et convertis en une religion monothéiste, deviennent les maîtres du jeu, et forme différente communautés jusqu’à créer le système de l’église primitive.

Tenant les reines en mains (avec Paul et quelques juifs à leur tête), ces païens vont « petit à petit » reformater cette nouvelle religion avec une dérive significative vers l’idolâtrie. Ils vont devoir pour cela aller au-delà des textes des évangiles pour attirer de nouveaux adeptes. Ils vont rendre cette secte juive messianique une religion presque païenne[6].

Les religions idolâtres sont abondantes, surtout à cette époque de l’histoire. elles se basent, tous, sur un mythe fondateur. Cette nouvelle religion doit, si elle veut perdurer maintenir les modalités des autres religions. Elle va donc inventer un mythe, ancré sur des réalités historiques, puissant épouser l’ensemble des conditions requises pour former une religion païenne ordinaire.

L’église primitive va devoir greffer ces concepts sur les textes de la  bible. Cependant, elle n’est pas soumise à une critique biblique, puisqu’il s’agit de créer un mythe. Et là, comme dans de nombreuses religions idolâtres, va s’aligner à tous les concepts nécessaires[7]comme nous le verrons dans le prochain chapitre.


[1] C’est un passage extrêmement dérangeant pour l’église primitive qui s’octroie le pouvoir  de légiférer autrement. Ce comportement de l’église n’est autre que le résultat de Paul qui fit transformer la secte de départ (qui était belle et bien une secte exclusivement juive) en une religion universelle. Ce procédé a permis de faire une scission totale entre le judaïsme de l’époque et le christianisme. Certains biblistes ont même avancé l’idée que Paul serait un pharisien déguisé, ayant eu l’objectif  de protéger les juifs faibles de céder à la tentation évangélique. En créant une scission totale, les juifs ne verraient cette secte primitive comme un nouveau type de judaïsme mais  comme une religion indépendante. Naturellement, ils s’en détourneraient.
[2] Le comportement de Paul est extrêmement étrange. Pourquoi était-il un ennemi de Jésus ? Ne savait-il pas qu’il avait fait des miracles ? La réponse est évidente et a été développée dans le chapitre « miracles» : le miracle ne valide pas l’authenticité d’une personne ni de ses paroles. Paul, voyant que Jésus gagne du terrain décide de le poursuivre. Là un nouveau miracle, et Paul devient croyant… vraiment étrange. Bien évidemment rien nous prouve que Paul a réellement été une fois, non-croyant et toutes ses épopées telles que racontées dans les évangiles, ne pourrait être qu’un mythe fondateur.     
[3] J’ignore volontairement le débat autour du mot vierge qui se dit « Bétoula » dans la bible et qui dans ce texte d’Isaïe n’est pas mentionné. C’est un argument assez solide mais qui nécessite un certain développement pour être assimilé correctement. Ce qui n’est pas le but de notre travail.
[4] Beaucoup de juifs voyaient dans les offrandes animales une alternative non-conventionnelle pour expier leurs fautes. Le roi David insiste que même si les offrandes animales produisent dans certaines conditions une proximité avec le divin, cela n’est pas leur rôle. L’expiation s’acquiert à travers une repentance sincère. Le sacrifice expiatoire, dans le judaïsme, n’existe que pour une faute commise involontairement !!!
[5] Ce qui pourrait déjà dérouter la moitié de la population, c’est la circoncision. Aussi d’autres restrictions d’ordre alimentaires ou conjugales existent, je n’en ferait pas l’énumération ici.
[6] A ces dérives, vont s’opposer certains groupes résistant. Par exemple, les groupes anti-trinitaires comme ….
[7] Une autre idée me semble remarquable. Dans les épîtres aux hébreux et à d’autre endroit Paul tente éperdument de rendre Jésus le fils de Dieu. Il rapporte pour cela de nombreux versets où en effet on parle du fils de Dieu. Mais de qui s’agit-il ? Certainement pas de Jésus ni d’un autre être humains. La preuve est très simple : ces versets bibliques existaient avant la naissance de Jésus. Il fallait bien les comprendre s’il existe un fils de Dieu même s’il n’est pas encore né alors ce concept devrait perdurait dans le judaïsme traditionnel aujourd’hui. Hors tout le monde le sait, ce n’est pas le cas. Dieu appelle le peuple juif sont fils aînés, il appelle aussi les justes ses enfants et dès fois même les impies ses enfants. Le fait de comprendre fils en tant que même substance fait lui aussi parti de la mise en place du mythe, sans plus.


9. La Naissance virginale et autres concepts chrétiens.



Les textes des évangiles tentent éperdument de prouver l’idée de la naissance virginale de Jésus, sortant grossièrement les paroles d’Isaïe (7-14) de son contexte. Aujourd’hui les étudiants sérieux s’accordent à dire que la prophétie d’Isaïe fait référence à un signe qu’offre Dieu (par l’intermédiaire du prophète Isaïe) au roi Achaz  qui vit environ 600 ans avant l’air vulgaire. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un miracle mais d’un signe.

L’adjectif employé n’est pas « bétoula » (vierge) mais « alma » (jeune femme). Sur ce point aussi beaucoup d'universitaires admettront que si le signe en question n’est par le miracle de la « fécondation » d’une vierge, car alors, le terme serait très mal choisi.

Certains pasteurs « illettrés » ont réfuté ces « apostasie » en expliquant qu’il n’était pas respectueux pour un prophète d’utiliser un vocabulaire vulgaire, c’est pour cela que le terme « bétoula », bien que plus approprié, a du être remplacé par alma.

Une recherche simple permet de démonter ce raisonnement. En effet le terme « bétoula » est employé par Isaïe au chapitre 62 verset 5. 

Questions.

Ceci, pourtant est sensé éveiller notre curiosité. Pourquoi vouloir, à tout prix, introduire l’idée de  naissance virginale dans le dogme chrétien. Puisque le texte ne peut pas faire référence à la naissance virginale de Jésus, n’est-ce pas plus simple de ne pas inventer ce dogme, ou aux moins ne pas tenter, au prix du ridicule, de l’inserer dans un évenement se déroulant plusieurs siècle avant l’air vulgaire ?
  

Aussi il est remarquable que ce dogme n’est pas une nouveauté dans l’histoire des religions des civilisation antique. Voici une liste non-exhaustive d’autre croyance pour qui la divinité fut produit d’une naissance virginale :

Bouddha.

Né d’une Vierge « Maya », qui était considérée comme la "Reine du Ciel". Il exécutait des miracles et des merveilles, guérissait les malades et nourrit 500 hommes à partir d’un "petit panier de gâteaux". et marcha sur les eaux. Il a supprimé l’idolâtrie, était un "semeur de mots. Il fut transfiguré sur une montagne. Bouddha fut crucifié, souffrit durant trois jours en enfer, puis fut ressuscité.

Horus (divinité égyptienne)

Horus est né de la vierge Isis-« Meri » le 25 décembre dans une grotte, sa naissance étant attendue par trois hommes sages. Horus a été également baptisé par "Anup le Baptiseur," (qui est devenu "Jean le Baptiste ») Il a eu 12 disciples. Il effectua des miracles et éleva un homme, El-Azar-us, d’entre les morts. Il marcha sur l’eau. Horus fut transfiguré sur la Montagne. Il a été enterré dans un tombeau et a été ressuscité.

Krichna.

Né de la Vierge Dévaki. Son père était charpentier. Sa naissance était attendue par des anges, des hommes sages. Il effectua miracles et merveilles. Il ressuscitait les morts et guérissait les lépreux, les sourds et les aveugles. Krishna utilisait des paraboles pour enseigner au peuple la charité et l’amour. Il fut transfiguré devant ses disciples. Dans certaines traditions, il mourut sur un arbre ou fut crucifié entre deux voleurs. Il ressuscita d’entre les morts et monta au ciel.

Mithra, le Dieu-Soleil de Perse.

Mithra est né d'une vierge le 25 décembre. Son jour sacré était le dimanche, le "jour du Seigneur", des centaines d'années avant l'émergence du Christ. Il avait 12 compagnons ou disciples. Il effectuait des miracles. Il a été enterré dans un tombeau. Après trois jours, il s'est relevé. Sa résurrection était célébrée chaque année.

Il est normal de se demander dans quel intérêt ces différentes croyances (idolâtres ou non) voyaient l’importance d’avoir pour dogme la naissance virginale de leur héros ?

Réponse.

Il est important de garder toujours à l’esprit que toutes (ou presque) les religions qui ont existé sur la terre, proviennent d’une pulsion saine. Chaque homme se met un jour en quête d’une dimension spirituelle. Cette recherche ou ce désir est imprimé dans le génome humain.  L’homme va donc tenter d’imaginer une structure spirituelle est d’y aligner son comportement.

Hors, naturellement, l’homme saisit que le spirituel évolue à travers l’abnégation du matériel. L’énergie spirituel prend sa source dans le vide matériel. C’est dire que jamais un plaisir charnel ne pourrait produire un être divin ! Un être divin ne peut donc pas prendre sa source à travers une relation sexuelle. Il devient nécessaire pour toute religion voulant avoir une divinité physique de lui octroyer une naissance virginale.

La chrétienté n’est pas épargnée de ce problème. Elle doit offrir à Jésus (s’il est dieu) ce dogme. En l’infiltrant dans les textes d’Isaïe, elle prend une coudée d’avance sur les croyances de l’époque.

La démarche des auteurs des évangiles.

Tout ce qui a été dit précédemment, ne vient pas accuser les auteurs des évangiles mais expliquer dans quel état d’esprit leurs plumes étaient guidées. Ces dans l’objectif de créer un mythe symbolique fondateur universel qu’ils vont rédiger le texte. Ayant le souci de pouvoir greffer le mythe au texte de la bible, ils vont recueillir tous les versets bibliques contenant, « à première lecture », des notions messianiques et vont les modeler sur la personne de Jésus. Il vont donc faire apparaître un baptiseur (selon leur compréhension que le prophète Eli soit baptiseur) offrir à Jésus une naissance virginale comme les autre Dieux mythologiques, ils vont même pouvoir le crucifier comme Krishna. La bible, contenant des milliers de versets, dont plusieurs dizaines, à connotation messianique, donnent un choix assez large aux auteurs. Avec un peu d’imagination on peu assez facilement faire coïncider les concepts mythologiques nécessaires au texte de la bible.

Les versets non utilisés,  formeront eux aussi des éléments de « la vie » de jésus[1]. Comme par exemple, l’idée, que le messie viendrait d’Egypte mentionnée dans l’évangile de Matthieu au chapitre 2, au nom d’un verset de l’A.T[2]. ou encore, dans l’évangile de Jean (chapitre 12) il est raconté que : Et quoiqu’il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne crurent pas en lui, afin que la parole d’Ésaïe le prophète, fût accompli : «Seigneur qui est-ce qui a cru à ce qu’il a entendu de nous, et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé[3] ?» (Ésaïe 53:1)[4].

Un dernier exemple (parmi tant d’autre) : dans les actes au second chapitre on raconte : « Mais Pierre, s’étant levé avec les onze, éleva sa voix, et leur parla : « Hommes juifs, et vous tous qui habitez Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ; Car ceux-ci ne sont pas ivres, comme vous pensez… mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël :  «Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards songeront en songes ; et sur mes serviteurs et sur mes servantes, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront ; et je montrerai des prodiges dans le ciel en haut, et des signes sur la terre en bas, du sang et du feu, et une vapeur de fumée ; le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la grande et éclatante journée du Seigneur ». (Joël 2:28-32).

Ces versets sont unanimement d’ordre messianique. Mais le lecteur objectif aura du mal à voir ce texte accompli en l’histoire de Jésus. Tout d’abord, le verset donne une information assez précise sur la date de l’accomplissement de cette prophétie, à savoir : « aux derniers jours » d’autre part le prophète Joel nous enseigne que Dieu répandra son esprit « sur toute chair » ce qui n’a pas été le cas. Ainsi jusqu'à la fin de la citation, rien a été réalisé ! Ce verset est une prophétie messianique nous informant que quand le messie viendra l’esprit divin sera répandu dans le monde entier. Personne ne doutera de la vérité… Ce moment n’est manifestement pas encore arrivé !

A quoi correspond ce mythe ?

L’idolâtrie, est une idéologie très complexe. Généralement basé sur différents courants d’astrologie. Les peuples anciens tenaient en secret des règles d’astrologie qui leur permettaient de prédire l’avenir. Ces peuples voyant combien les astres influencés sur leur bonheur décidèrent d’en faire des Dieux.  En effet, le système que Dieu a désiré placer dans le monde, laisse une place à ces forces occultes. Elles agissent selon certaines règles. L’homme peut être en bonne grâce de telle ou telle « étoile[5] » en fonction de certain « dévouement » pour cet astre, que peut connaissent aujourd’hui.

Le polythéisme consiste souvent à servir l’idole (qui représente l’astre) qui à la main forte en temps et en lieu. Pour cela, toutes ces croyances désirent avoir un héros et 12 disciples pour s’aligner au soleil et aux douze signes du zodiaque (ou aux douze mois) la naissance du héros le 25 décembre a aussi une raison bien particulière qui dépasse nos propos.

Objectivement, la religion chrétienne à ce stade, n’est autre qu’une simulation symbolique d’une certaine réalité céleste, afin dans faire un mythe fondateur. Vouloir l’ancrer dans la bible n’est pas bien méchant en soi, tant que l’on affirme qu’il ne s’agit là, que de la mise en place d’un mythe. Par contre, des années plus tard, quand le mythe se transforme dans l’opinion publique (composé en grande partie d’illettré) en faits historiques, l’objectif de vouloir persuader des juifs ignorants que ces faits soient inscrits dans la bible juive est particulièrement vicieux.


[1] Certain élément de la vie de jésus sont sculté à travers un midrach (explication orale rapporté par des rabbins du talmud sur des verset biblique) connu à l’époque midrach rabba ruth (2 14) il ne me semble pas necessaire d’en dire plus.

[2] le verset en question est : « J’ai appelé mon fils hors d’Égypte » (Osée chapitre 11 vers 1) , Il n’est pas d’ordre messianique mais fait allusion au peuple juif, considérer comme fils de Dieu,  qui fut délivré d’Egypte avant de recevoir la Tora dans le désert. Je ne souhaite pas m’attarder sur ce type d’arguments, puisque je soutiens l’idée que l’exactitude des références biblique mentionnées dans les évangiles n’est pas le souci de ses auteurs tant qu’il peuvent être interprété de façon à s’aligner au mythe.

[3] Selon le dogme central chrétien, rien n’a été révélé à jésus, puisqu’il coexiste avec le père et l’esprit. Mais bon, ne soyons pas si pointilleux avec les évangiles…

[4] Je ne peux m’empêcher de signaler que ce verset aussi fait référence au peuple juif, et certainement pas à Jésus car au verset 10 et 11 en suite il est écrit, s’il repenti son âme alors il verra sa descendance et aura une longévité. Elément difficile à superposer à la vie de Jésus !

[5] Ce sujet est beaucoup plus complexe mais ne fait pas parti de notre étude à présent.