jeudi 15 mars 2012

5. Le pardon.




le terme « pardon » est empreinté, à une dynamique humaine. L’homme faute envers son prochain, il lui cause du tort, des soucis ou toutes sortes de problèmes. Il prend conscience de son erreur et il demande à son ami de bien vouloir lui pardonner. Son ami en fonction du tort qui lui a été causé ainsi que de son âme gracieuse, acceptera les excuses et effacera cet épisode de son souvenir, ou bien  refusera.

Dans le dynamique « humain-divin » l’homme ne cause aucun mal à Dieu à travers ses actes. Même si le terme le plus juste pour définir ce qui se passe est le « pardon » il faut le mettre dans un contexte bien précis pour pouvoir le saisir correctement. C’est ce que nous allons tenter de faire ici.

Récapitulation du précédent chapitre.


Ce thème vient en continuation du chapitre précédent, La définition du pardon étant étroitement combinée à celle du péché. Pour cela, il me semble nécessaire de récapituler l’idée principale du chapitre précédent et d’y rajouter, ici et la, des éléments particulièrement nécessaires à nos propos.

L’homme n’est pas sur terre pour parfaire ses actes, mais pour parfaire son être et son âme. La dimension de l’acte permet à l’homme d’évaluer son état d’âme. La connexion « humain-divin » se déroule dans une dimension spirituelle, même si elle s’active à travers le monde de l’acte.

Le péché comme signal révélateur.


Le péché, ne vient pas résilier la connexion « humain-divin » ou l’invalider, il ne vient qu’illustrer dans le monde physique la non-existence de cette connexion. Deux personnes qui souhaitent perpétrer un acte immoral. Le premier est paralysé, il ne peut accomplir son dessein. Le second actualise son désir, sans souci aucun. Aux yeux des hommes le premier garde son statu respectable et le second est devenu méprisable. Leur liaison avec le divin peut être la même. Le premier, qui n’a pas vu son état spirituel se concrétiser dans l’acte, n’est pas moins loin du divin que le second qui par des avantages techniques voit projeté son état spirituel, dans le monde de l’acte[1].

Nous avons jusqu’ici montré que la place principale du péché, n’est pas tant dans la dimension de l’acte mais surtout dans celle de l’intention, ou plus précisément celle de l’être. 

Si le péché évolue sur ces deux paliers, automatiquement le pardon lui aussi trouvera sa place dans chacun de ces paliers.

Que nous enseigne la bible sur le repentir et le pardon ?

Le présupposé chrétien est, grosso modo, qu’il n’existe de pardon sans sacrifice. Le temple étant détruit, nous devons donc inévitablement conclure que Jésus fut le sacrifice global pour l’ensemble de l’humanité.

Cette hypothèse est séduisante. Elle implique qu’en « croyant » en Jésus, les fautes perpétrées dans le passé, au présent et dans le future sont déjà absout, Offrant à l’homme une certaine liberté comportementale non-négligeable.

Un seul problème, cette hypothèse n’est autre que le produit d’esprits fantaisistes. Même Jésus, au dire des évangiles, n’est pas en accord avec ce dogme imaginaire. Voici un épisode des évangiles de mathieu au chapitre 19 (16-20) :

« Et voici, quelqu’un s’approchant, lui dit : Maître, quel bien ferai-je pour avoir la vie éternelle ? Et il lui dit : Pourquoi m’interroges-tu touchant ce qui est bon ? Un seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus dit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage, honore ton père et ta mère et, tu aimeras ton prochain comme toi-même[2]. »

Pourquoi Jésus répond qu’il faut accomplir les commandements pour être parfait ? Alors qu’en fait, le christianisme enseigne qu’il n’est possible d’approcher le père qu’à travers le sang du fils ?

Pourquoi quand les prophètes incitent les enfants d’Israël à retourner vers Dieu, il accentue toujours le devoir d’améliorer le comportement, et jamais, jamais, ne propose l’alternative de la foi ?

Je voudrai intensifier ce dernier argument avec les propos du prophète Malachie. Malachie fut le dernier prophète jusqu’au retour du messie. Sa prophétie se déroule quelques trois cent cinquante ans avant la naissance de Jésus. Je cite ici les deux derniers versets de sa prophétie, les versets avec lesquels la prophétie fait ses au-revoirs aux enfant d’Israël voici les dernières paroles de Dieu à travers le prophète :

« Malachie chapitre 3 (22-23)  souvenez-vous la loi de Moise, mon serviteur, à travers qui j’ai ordonné à Horeb (Sinaï) aux enfants d’Israël, des lois et des préceptes. Voici je vais vous envoyer Elia le prophète avant le jour de l’Eternel, grand et redoutable… »

Soyons objectif ! Pourquoi Dieu dans son dernier message ne parle que de la loi mosaïque, qui selon le christianisme va être « abolie » ou remplacée trois cent ans plus tard, par la foi. Cette  foi qui est sensée accompagné et protégé l’homme durant deux milénaires, elle, est ignorée dans ces instants si cruciaux !! La conclusion devrait être limpide !

Etonnant !

Quand on tente de superposer ou d’insérer l’idée du pardon à la bible, on se trouve face à la plus grande stupidité. Dieu ordonne aux enfants de Jacob d’accomplir les commandements et les punit sévèrement de toutes digressions. Comme nous voyons dans le Deutéronome chapitre 30 :

« Si tu ne prends pas garde à faire toutes les paroles de cette loi, qui sont écrites dans ce livre, pour craindre ce nom glorieux et terrible de l’Éternel, ton Dieu : alors l’Éternel rendra extraordinaires tes plaies et les plaies de ta semence, [te frappant] de plaies grandes et opiniâtres, de maladies mauvaises et opiniâtres  et il fera retourner sur toi tous les maux de l’Égypte, dont tu as peur, et ils s’attacheront à toi. L’Éternel fera venir aussi sur toi toutes les maladies et toutes les plaies qui ne sont pas écrites dans le livre de cette loi, jusqu’à ce que tu sois détruit… »

Hors n’oublions pas, que la loi mosaïque, aux dires des évangiles est inaccessible au mortel comme l’écrit Paul de Tarse dans l’Epître aux romains chapitre 3 (19-20) :

« Or nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu. C’est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par des oeuvres de loi, car par [la] loi est la connaissance du péché. »

Pourquoi le peuple juif, le fils aîné de l’Eternel (exode 4 : 22), la fiancée(Osée 2 : 21) l’épouse (osée) bien-aimé (cantique des cantiques 6), est soumis à des règles qu’il ne peut pas accomplir[3] et la transgression de ces lois lui cause des malédictions ?


[1] Ce raisonnement est correct quand on analyse un acte isolé. De façon générale, d’autre paramètre sont à tenir en compte. Par exemple celui que Dieu n’offre pas la possibilité au premier de projeter sa volonté dans le monde physique, montre une certaine forme de proximité que le second n’a pas. 
[2] Il est notable que les auteurs des évangiles n’ont mentionné que des lois de relation humaine. Ils ont omit les lois du chabbath pourtant inscrite au même titre sur les tables de la loi et à en croire les dires des évangiles « respectées » par Jésus (sauf en cas de force majeur) (cf Mathieu début du chapitre 12)
[3] Le dogme chrétien considère que ces lois n’existaient que pour montrer justement la faillibilité humaine comme cité dans l’Epître aux romains. Cette idée est absolument ridicule ! N’est ce pas Dieu qui créa l’homme avec ses faiblesses ? N’est ce pas vicieux de rendre coupable l’homme pour des actes desquels il ne peut être responsable ?

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