jeudi 15 mars 2012

4. Le péché.




Le péché chez l’incroyant.


L’idée du péché, n’appartient pas exclusivement au domaine des religions, Bien que le terme lui-même, y soit mis au banc. Il faudrait, certes, redéfinir sa nature et ses limites, ce qui me semble nécessaire pour la suite de notre exposé.  


Même si l’homme a des passions, son instinct l’empêche de passer à l’acte. C’est dire, qu’il existe en l’homme une éthique transcendante et que violer cette éthique est une preuve de faiblesse morale. L’homme saisit le devoir de donner priorité à la morale et de dépasser ses passions[1].

Morale collective universelle.


Même si l’idée de péché est présente dans le mode de pensée athée, cela n’en reste qu’une affaire individuelle et strictement personnelle. Elle n’est qu’un moyen à travers lequel l’homme évalue son niveau moral et s’introspecte. Il n’en a de compte à rendre à personne. Seulement, pour que l’homme puisse jouir pleinement de sa liberté, pour qu’il puisse évoluer dans un milieu protégé, il va devoir mettre en place ce qu’on appelle « le contrat social » c’est à dire trouver un modèle standard d’éthique, qui inclus, un code législatif et un code pénal.

Y a t-il une morale universelle ? Peut-être que non, mais il y a un besoin universel d’une morale collective. C’est ce qui induit la mise en place « des droit de l’homme ». Chaque groupe humain, en fonction de ses besoins, de ses passions et de son histoire, érige des codes de loi pour créer une société viable. Certain vont dès le départ, laisser leurs passions prescrire ces lois, d’autre auront la hardiesse d’énoncer des lois sincères, mais devront se battre pour y souscrire.

Le péché chez les croyants.


Tout ce qui a été dit précédemment est tout autant exact pour l’homme de foi. Seulement, ce dernier considère que cette éthique est divinement induite dans l’intellect humain. Dieu créateur de l’univers, a lui-même insufflé cette morale dans l’esprit humain. De ce fait, quand l’homme transgresse cette éthique, il désobéit à la volonté divine.
Il existe deux grands types de « religion ». le premier est celui des religions naturelle. Elles sont fondées sur trois principes :

1.   L’existence d’une première cause qui est origine des mouvements physiques. Appelle généralement cette cause première Dieu mais la dénomination n’est pas importante 
2.   L’intelligence de cette cause qui a agi en suivant des lois dans un but précis, ce but dépend de la religion en question. 
3.   La croyance en l’immortalité de l’âme. ce monde n’est qu’une étape du dessein divin, qui pour des raisons secréte n’est pas dévoilé à l’homme.

Ces trois principes sont le support d’une infinité de possibilité d’éthique, purement individuelle. Chaque communauté erigera un code qui selon elle correspond à la volonté divine. Il n’est pas impossible que plusieurs éthique peuvent toutes être juste en fonction des contingences sociocultuelles des peuples qui légiférent cette éthique.

Le second type est celui des religions révélées. C’est à dire une religion prenant naissance suite à une révélation. Cette révélation est « point d’encrage » pour les croyants. Il est important de signaler que toutes les religions révélées acceptent l’idée de religions naturelles d’une ou de deux des manières suivantes :
1.   Soit, la révélation s’adresse à une communauté exclusive, comme le judaïsme aux israélites, auquel cas, les autres peuples (selon cette religion révélée) doivent souscrire à une religion naturelle.
2.   Soit, elle s’adresse à l’ensemble de l’humanité, comme certaine forme du christianisme et l’islam, auquel cas, l’idée de religion naturelle existe durant les périodes qui précèdent la révélation en question[2]. 

La faute.


Chaque homme a ses faiblesses. Certains sont aveuglés par leurs passions et ne se sentent pas en désaccord avec eux-même quand ils négligent les lois de morale auxquelles ils s’étaient auparavant souscris. Leur soumission à leurs passions est devenue si totale qu’ils ont intellectuellement reformaté leur ligne de morale à la taille de leurs passions. (n’est ce pas le cas de nombreux d’entre nous dans un ou un autre domaine…)

Les gens de nature plus spirituels, ne peuvent se permettre un tel luxe. Ils sont conscients de la contradiction entre les ordres de la morale et de leur conduite libertine. Ils vont endurer le sentiment atroce de culpabilité. Ce qui les introduit dans un tourbillon rapide les menant soit à rejeter les valeurs morales soit à perdurer dans une déprime dévastatrice. Ce sentiment de dérive peut induire la sensation d’être haie de Dieu. Comment la créature peut-elle mériter de vivre après avoir désobéi à son créateur ? Dans des cas extrêmes (mais pas rare!) Cette contradiction peut causer des tentatives de suicide. 

La solution chrétienne.


La foi chrétienne, à ce propos, est très séduisante. Elle assure le pardon immédiat à travers la croyance en la personne de jésus. Elle offre la « possibilité » d’une double identité, d’un coté une conduite libertine, où la morale n’est pas maîtresse. D’un autre elle restore la possibilité de proximité constante avec le divin. C’est la une offre bien alléchante pour l’individu en recherche de spiritualité. Son prix n’est autre que la croyance aveugle et sincère en Jésus et en la conscience d’avoir été et d’être sauvé par la croix[3].

L’individu en état de malaise spirituel, glissera volontiers vers la solution chrétienne. C’est là, le message majeur des évangiles, « la bonne nouvelle ». La personne qui n’arrive pas à surmonter ses passions et est assez sensible pour être bouleversé de ses agissements, trouvera en cela le baume qui pansera toutes ses douleurs. Seulement, ces promesses ne sont que des promesses. Avant d’entamer une séance thérapeutique chrétienne, il est louable de rester objectif et de prendre du recul.

D’où provient ce sentiment de culpabilité ?


Les textes de la bible sont clairs à ce sujet : « il n’existe pas un juste sur terre qui vie sans faute[4] » ou mieux encore, « car l’imagination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa Jeunesse[5] ». Ces versets montrent que la faute fait partie intégrale du système humain  pourquoi l’homme doit-il donc se culpabiliser si cette condition comportementale affecte l’ensemble de l’humanité ?

Ce sentiment de culpabilité a été planté dans l’humanité et injecté dans l’esprit humain par les évangiles. En fait le nouveau testament véhicule principalement deux messages. Le premier, c’est que l’homme est responsable de ses fautes et qu’en tant qu’homme il est inéluctablement voué à pécher.  Ce message incite vicieusement l’homme, à vivre en contradiction avec lui-même. La   confrontation incessante entre passion et raison, d’où il sait pertinemment qu’il en sortira perdant, est objectivement insoutenable.

Mais les auteurs vous offrent gracieusement l’antidote à tous vos maux : le second message des évangiles : « le pardon grâce à la foi en la croix ». Pris dans cette spirale infernale, victime d’un abus de faiblesse, l’individu en quête de rectitude, et résolu à ne pas pouvoir en trouver, à cause du premier message, se voit consentir inéluctablement (souvent même subconsciamment) à l’offre alléchante des évangiles.

L’attitude correcte face au péché.


Nous aborderons auparavant, pour offrir une image complète à ce sujet, une des questions les plus existentiels qui soit : « quel est le but de l’homme sur terre ? ». Il serait convenable de consacrer un livre entier à ce sujet si complexe et si subtile. Les  propos qui suivent ne sont là, que pour offrir au lecteur, quelques notions essentielles.

La connexion de l’homme avec le divin, n’est pas de nature physique. Le sentiment de proximité avec une autre personne, même s’il s’exprime à travers l’acte, transcende la matière. L’homme, dans l’univers matériel, tend à se définir comme une existence physique. Hors objectivement, bien qu’il s’exprime et évolue dans la dimension matérielle, son être transcende la matière.

Le pécheur découvre à travers l’acte interdit, qu’il ne vit pas en symbiose avec la volonté divine, et par procuration, avec le divin. Ce manque d’équilibre entre l’homme et Dieu est souvent le produit d’élément qui dépasse le contrôle de l’individu. L’homme se voit face à une tension qu’il n’a pas choisie et de laquelle il n’est pas le maître. Une introspection objective tentera de voir en ces écarts, non pas une cause de déprime ou d’une haine divine mais d’un projet divin. Car, l’humanité dans son ensemble, est vouée, activement ou passivement à s’approcher de Dieu. Chaque homme a un rôle précis dans cette entreprise. Il hérite certaines imperfections son devoir n’est autre que de se parfaire.

La faute n’est autre que la découverte du point de départ de sa progression vers le divin. C’est la le but principal de sa vie, un vaste programme. Le sentiment de culpabilité a une place tout à fait différente que celle allouée par les évangiles. L’homme n’est pas coupable de ses fautes ou de son état de pécheur. Il est coupable seulement s’il ne met pas en place un processus d’amélioration tentant de corriger ses lacunes. Car même si l’homme n’est pas imputable de sa faute, il a le choix d’y réagir de façon constructive ou de l’ignorer.

Une personne qui utilisera la personne de Jésus pour pardonner ses fautes, s’avoue vaincue. Il tentera de créer un rempart psychologique en la foi chrétienne, pour créer une stabilité morale fitive dans laquelle il pourra mener sa vie charnelle sans souci. Mais il ne verra plus l’idée de proximité avec le divin comme le but ultime de sa vie. Il n’acceptera pas la possibilité d’un perfectionnement personnel. Dès lors, Il devra accepter qu’il est victime de son créateur, car c’est Dieu qui l’a créé pêcheur, alors qu’il aurait pu le créer juste.

Le christianisme (dans son ensemble) conçoit l’homme comme une victime obligatoire du péché, et offre Jésus en sacrifice expiatoire. Le judaïsme conçoit la faute comme un tremplin qui provoque l’homme à progresser. Le roi Salomon écrit dans ses paraboles au chapitre 24 verset 16 : « Car Sept fois le juste tombe et se relève » c’est à dire que le titre de juste n’est pas donné à celui qui ne faute pas mais à celui qui se relève de ses fautes, pour les dépasser.


[1] Je n’oserai pas prendre part au débat qui existe dans les sphères d’étude de psychologie quant théorie freudienne sur le moi et le surmoi. J’ai tenu à garder une simplicité dans le texte, cela a été mon premier souci tout au long de la rédaction. Aussi, une personne ayant un bagage de psychologie ou philosophie plus élaboré, n’aura pas de difficulté à retranscrire le contenu de ses chapitre dans un jargon qui lui parlera plus. Il me semble important de signaler que certain psychologue professionnel a fait la relecture du livre, et c’est avec son accord que ce chapitre a été publié.
[2] Le judaïsme est une religion qui s’adresse uniquement au peuple juif. Nous considérons que les autres peuples du monde se doivent d’adhérer à une éthique naturel.  Ce qui existe dans nombreux pays du monde !!
[3] Ces quelques phrases ne s’adressent pas aux chrétiens d’aujourd’hui qui en grande majorité sont d’une sincérité exemplaire ! Ce paragraphe  tente de montrer le procédé avec lequel les auteurs des évangiles ont séduit la population en quête de foi. Elle ne dépeint pas une réalité contemporaine.
[4] Ecclesiaste chapitre 7 verset 20. voir aussi proverbe chapitre 11 verset 31
[5] Genése Ch 8 Vers 21

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