jeudi 15 mars 2012

7. Miracles.




Présentation du problème.

Les évangiles nous racontent combien la vie de Jésus est parsemée de prodiges. Jésus lui-même, est un « faiseur de miracles » Les actes des apôtres relatent tout les évènements miraculeux, traversé par les disciples et tous les dons miraculeux qui se voient être les leurs.

Comment un juif sincère et objectif peut-il rester impassible à cela ? Pourquoi de tels éléments ne sont-ils pas suffisant pour provoquer la foi en Jésus ? Pourquoi les juifs, pharisiens ou non, témoins oculaires de ces prodiges n’acceptaient pas la foi ?

Même si les miracles offrent matière à réflexion, ils ne peuvent pas nous guider vers la vérité. Car des religions désirantes l’exclusivité  proclament avoir accompli différents miracles.

Au niveau historique, une religion qui se respecte, insistera sur des prodiges ayant été accomplis par le « héros » et d’ailleurs c’est par ce biais, que la population environnante accepte la religion.

La valeur du miracle dans les évangiles.

Cela est d’ailleurs le cas pour les évangiles, les miracles sont la raison d’être et le socle de la foi. Dans l’évangile de Jean chapitre second on peut lire : «  Hommes israélites, écoutez ces paroles : Jésus le Nazaréen, homme approuvé de Dieu auprès de vous par les miracles et les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous-mêmes vous le savez ».

Aussi, l’incrédulité est reprochée, parce qu’en présence du miracle, on doit croire comme le montre l’évangile de Matthieu chapitre 11 verset 20 : « Alors il commença à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été fait, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties [1]» 

Au niveau individuel, beaucoup de personnes proclament avoir été sauvé, certain d’une tumeur et d’autre d’un accident, en implorant leurs Dieux. Pour pouvoir valider ce type de témoignage, il faudrait faire appelle à des lois de statistique, mais l’individu qui se voit délivré de ses douleurs, se tourne naturellement et aveuglément, vers le Dieu qu’il a imploré. D’autre simplement disent adhérer à une foi par l’expérience d’une révélation personnelle. Ici aussi il faudrait connaître certains détails de cette révélation (l’état de santé et de sobriété de la personne qui témoigne cette expérience, était-il en détresse, en grande joie, quelle relation intime avait-il avec la religion avant sa révélation ?). Des tests ont été accomplis et certains sont positifs, cela, dans différentes religions exclusives !

C’est dire que vouloir démontrer que Jésus est Dieu parce qu’il a accompli miracles et prodiges est une technique qui ne fonctionne qu’en système fermé. Des que nous savons que le miracle n’appartient pas au détenteur de la vérité, on se retrouve à la case départ.

L’opinion juive sur les miracles.

Que nous enseigne la bible juive à propos des miracles ? Le surnaturel existe t-il ou n’y a t-il la, qu’un tour de passe-passe ? L’idée de miracle est largement développée dans l’épisode de Moise dans le palais de pharaon :

Exode chapitre 7 verset 8-13 : « Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant : Quand le Pharaon vous parlera, en disant : Montrez pour vous un miracle, tu diras à Aaron : Prends ton bâton, et jette-la devant le Pharaon : elle deviendra un serpent. Et Moïse et Aaron vinrent vers le Pharaon, et firent ainsi, selon que l’Éternel avait commandé. Et Aaron jeta son bâton devant le Pharaon et devant ses serviteurs, et elle devint un serpent. Et le Pharaon appela aussi les sages et les magiciens ; et eux aussi, les devins d’Égypte, firent ainsi par leurs enchantements : ils jetèrent chacun son bâton, et elles devinrent des serpents. Mais la verge d’Aaron engloutit leurs bâtons. Et le cœur du Pharaon s’endurcit, et il ne les écouta point, comme avait dit l’Éternel.

La Tora nous informe, que la magie et les miracles ne valident pas une idéologie. Quel est alors le comportement à avoir vis-à-vis du « faiseur de miracle » ? voici un autre passage de la bible à ce sujet :

Deutéronome chapitre 18 (verset 9-11) «  Quand tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras pas à faire selon les abominations de ces nations : il ne se trouvera au milieu de toi personne qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, ni devin qui se mêle de divination, ni pronostiqueur, ni enchanteur, ni magicien, ni sorcier ni personne qui consulte les esprits, ni diseurs de bonne aventure, ni personne qui interroge les morts… » « …car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et à cause de ces abominations l’Éternel, ton Dieu, les dépossède devant toi. Tu seras parfait avec l’Éternel, ton Dieu ».

Il ressort assez clairement de ce texte, que la magie et la sorcellerie sont des concepts bien réels qui permettent à l’homme d’accomplir certains prodiges et de  prédire le future. De même, il existe une pratique qui permet de recueillir des informations en dialoguant avec les morts, en utilisant certains procédés occultes. Dieu ne nous interdit pas d’utiliser de telles méthodes parce qu’elles ne fonctionnent pas, mais parce que « cela est abomination ».

Est-ce que tous les faiseurs de miracles sont alors à blâmer ? Non ! Mais leurs prodiges ne sont pas un certificat qui valide leur parole. Analysons un second passage du Deutéronome :

Chapitre 13 (verset 1-3) : « S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur de songes, et qu’il te donne un signe ou un Miracle et que le signe ou le miracle dont il t’avait parlé arrive lorsqu’il disait : Allons après d’autres dieux, [des dieux] que tu n’as point connu, et servons-les, tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur de songes… »

Pourtant ce prophète a effectué un miracle le signe qu’il a prophétisé s’est accompli, alors pourquoi ne pas le suivre ? Parce qu’il y a des moyens occultes qui permettent de produire des miracles. Le test d’authenticité de la personne, même s’il nécessite « un » miracle au départ, s’effectue d’une toute autre manière. Et si le prophète ne réussis pas le test, la multiplication de miracles n’y peut rien y rajouter. C’est certainement, pourquoi les juifs pieux (même selon l’histoire des évangiles) n’étaient pas crédules comme il est dit dans l’évangile de Jean (12 37)  « Et quoiqu’il eût fait tant de miracles devant eux, ils ne crurent pas en lui ».

Mais alors, pourquoi Dieu laisse t-il des forces occultes aux mains d’hommes qui les utilisent pour tromper leurs prochains ? Cette question est répondu explicitement, juste à la suite du texte ramené plus haut : 

« …Tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète, ni ce songeur de songes, car l’Éternel votre Dieu vous éprouve, pour savoir si vous aimez l’Éternel votre Dieu, de tout  votre cœur et de toute votre âme. Vous marcherez après l’Éternel votre Dieu ; et vous le craindrez, et vous garderez ses commandements, et vous écouterez sa voix, et vous le servirez, et vous vous attacherez à lui. »

Ces versets nous enseignent, que Dieu laisse ces forces occulte agir dans la nature pour créer un équilibre entre le bien et le mal. Ainsi, il procure à l’homme le mérite de résister à la tentation et la possibilité de tomber.  

Le texte des évangiles ne s’accorde pas avec la bible.

On trouve dans l’évangile de Jean chapitre 9 verset 29-31 quand un groupe de juif discute ensemble :

« Pour nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais, pour celui-ci (jésus), nous ne savons d’où il est. »

Les pharisiens expliquent que nous croyons à Moise, non pas parce qu’il a fait des miracles mais parce que nous l’avons vu parler à Dieu ! C’est l’expérience sinaïque exclusivement qui donne valeur à toutes les paroles de la tora. Alors que Jésus, nous ne l’avons pas vu parler avec Dieu, nous n’avons donc aucune preuve de l’authenticité de ses paroles et de son identité.

A cela l’autre juif répond :

 « L’homme répondit et leur dit : En ceci pourtant il y a une chose étrange, que vous ne sachiez pas d’où il est, et il a ouvert mes yeux. Or, nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs ; mais si quelqu’un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’écoute ».

A la lumière des éléments étudié préalablement, nous comprenons que ce juif n’est pas très lettré. Il a d’ailleurs d’excellentes circonstances atténuantes, étant jusqu’à présent, aveugle. Il ne connaît donc pas les textes de la bible, que nous avons rapporté précédemment. De plus ayant vu sur sa chair l’accomplissement d’un miracle, il se trouve devant une épreuve de taille. Cependant, une personne extérieure, dénué de tout affect, s’apercevra que les phrase « Comment un homme pécheur peut-il faire de tel miracle ? » et « hors, nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs…» induit que tout miracle provient de Dieu. Hors nous avons montré que la bible (deutéronome ch13) affirme explicitement le contraire. Dieu nous averti qu’en tout tempst il existera des personnes qui utiliseront des procédés occultes qui ne viennent pas de Dieu[2], et Dieu n’interfère pas dans cette démarche. Pourquoi ? Pour  éprouver l’homme, « pour savoir si vous aimez l’Éternel votre Dieu, de tout  votre cœur et de toute votre âme ».


Pour donner un aspect complet à ce chapitre, il est nécessaire de faire remarquer que rien d’officiel (à part l’église) nous prouve que ces miracles ont eu lieu. Ce chapitre a été écrit dans l’hypothèse qu’ils ont eu lieu. Hypothèse, qui à mon sens reste plausible.


[1] Ce verset est en contradiction avec celui du chapitre 13 verset 58 « Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité » mais là n’est pas notre propos.

[2] Une rectification est ici nécessaire. Il ne s’agit pas de Dire que ces prodiges ne sont pas contrôlés et acceptés par Dieu. Tout fait, dans le monde, s’il se passe, à l’accord divin de survenir. Cette phrase veut juste dire que certains prodiges prennent leur source dans la pureté d’autre dans l’impureté.

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